Jadis la Touques allait se jeter quelque trois kilomètres plus à l’ouest, juste sous le Mont Canisy. Cette orientation face aux vents dominants de l’hiver empêchait la sortie des barques trouvillaises, obligeant les pêcheurs à s’expatrier à Dieppe, au Tréport ou au Havre pour vendre leurs poissons pendant la mauvaise saison. Pour pallier cette situation, le détournement du cours originel de la Touques vers le Nord fut entrepris entre 1846 et 1849 par le creusement d’un chenal quasi perpendiculaire à la direction initiale.
Ce nouveau chenal fut fixé par la construction de deux estacades de bois, qui permettaient aussi de haler les voiliers vers le large par vent défavorable ; l’accès au port devenait possible quelle que soit l’orientation des vents.
Allongées à plusieurs reprises par la suite, ces premières jetées furent détruites à la fin de la seconde guerre mondiale.
Celle de Deauville fut reconstruite dès 1952 ; la nouvelle jetée de Trouville fut inaugurée au cours de l’été 1964.
Depuis 2012, elle perpétue la mémoire de Jean-Claude Brize, maire-adjoint, marin-pêcheur, président du syndicat des marins, président de la station de sauvetage, etc.
Eugène VILLETTE, L’embouchure de la Touques à marée basse, vers 1870. Coll. Musée Villa Montebello.
The pier
In years past, the Touques emptied into the ocean 3km to the west of where it empties today. This old orientation towards the winds in winter stopped the ships from leaving the harbor, forcing the local fishermen to fish and sell their catch in Dieppe, in Tréport or in the Havre.
To fix this issue, the town decided to redraw the course of the river towards the north from 1846 to 1849 by the digging of a new canal almost perpendicular to the original course. The new canal was finalized with the construction of two wooden piers. The piers would also allow the tow of smaller sailboats when the winds were bad. The docks were now accessible no matter the winds.
Elongated multiple times since they were installed, the first pier was destroyed at the end of World War II. Deauville’s dams were rebuilt in 1952 while Trouville would have to wait until the summer of 1964. Since 2012, it honor the memory of Jean-Claude Brize, Deputy Mayor, fisherman, president for the fishermen’s association, president for the lifeguard station, etc.